Le Comité de Développement Durable est une organisation au sein du lycée composée d’élèves et de professeurs intéressés par l’écologie. Nous réalisons plusieurs actions, et aujourd’hui nous allons vous parler de l’observation des oiseaux.
On a mis en place des mangeoires derrière l’établissement, à côté des salles préfabriquées, qu’on réapprovisionne régulièrement. On se réunit également une fois par mois environ pour effectuer des comptages. Pour cela, on fait une observation de quinze minutes sur une zone donnée (ici les mangeoires), et on compte les différentes espèces présentes. Mais on ne les compte pas n’importe comment ! Il y a une règle à respecter : le nombre retenu est le nombre d’individus maximum vus en même temps. Par exemple, si l’on voit un rouge-gorge, puis deux autres à des moments différents, alors on n’en comptera que deux car on ne sait pas s’il s’agit d’individus différents ou non au premier. On doit aussi noter à quelle heure exactement l’observation a commencé et les conditions météorologiques spécifiques (vent, pluie…).
Au cours de nos observations de cette année nous avons pu voir presque systématiquement des perruches à colliers, des pinsons des arbres et des mésanges charbonnières. Nous avons de la chance, la diversité spécifique au lycée (c’est-à-dire le nombre d’espèces différentes vues) est dans la moyenne, voire au-dessus de la médiane. Cela nous permet donc d’être toujours surpris de la variété d’oiseaux que l’on peut voir !
On envoie ensuite nos résultats à Vigie-Nature École, qui est un programme du Muséum national d’Histoire naturelle. Celui-ci recense les données reçues de toutes les écoles de France. On participe ainsi à la recherche en histoire naturelle à notre échelle. C’est ce que l’on appelle de la science participative. Si ça vous intéresse, vous pouvez même effectuer des comptages chez vous en suivant le même protocole que nous ! Il faut donc bien respecter les règles données plus haut et surtout ne pas donner de pain aux oiseaux pour les nourrir car ils ne le digèrent pas, vous pouvez à la place leurs donner des graines dédiées à leur alimentation. Une fois avoir observé et compté les oiseaux vous pouvez vous aussi rentrer vos résultats sur Vigie-nature : https://www.vigienature.fr/fr/observatoiredes-oiseaux-des-jardins . Vous n’avez donc pas besoin d’entrer au Comité de Développement Durable pour faire de la science participative, cependant les portes du CDD sont ouvertes à tous les lycéens
de Jacques Monod, donc il ne faut pas hésiter à s’y inscrire au début de chaque année !
Avec les données de toutes les écoles de France et des particuliers, Vigie Nature peut évaluer l’abondance (c’est-à-dire le nombre d’individus d’une espèce) des populations d’oiseaux au fil des années, des saisons et selon les endroits. Cela permet de soutenir les actions de préservation de la biodiversité, et ce en mesurant l’impact des changements climatiques, urbains et agricoles sur les
oiseaux, et ensuite de pouvoir mettre en place des actions de conversation des espèces si elles sont
mises en péril. Selon le bilan des suivis participatifs de 1989 à 2019, le réchauffement climatique à en effet
un impact majeur sur les populations d’oiseaux : ils ont dû se décaler vers le nord pour s’adapter, tout
comme les populations de papillons. Or ces deux espèces ne se sont pas autant déplacées l’une que
l’autre, et ces deux espèces dépendent souvent l’une de l’autre, donc ce décalage pourrait être majeur
dans le futur. On constate également des évolutions diverses de l’abondance relative des espèces
d’oiseaux : deux tiers des effectifs de Pipit farlouse ont disparu (notamment à cause du réchauffement
climatique et de l’intensification des pratiques agricoles), tandis que les effectifs de Pigeons ramiers
ont doublé. De plus, les résultats de ces programmes participatifs mettent en évidence l’importance
des politiques environnementales sur les populations des oiseaux : les zones avec une forte
proportion d’aires protégées présentent des tendances au déclin moins importantes. Il est donc
fondamental de perpétrer ces recherches, car elles permettent la préservation de la biodiversité à
l’échelle nationale !
Cordier Cloé (T2) DaCruz Sedna (T3)